Parcours
Je suis né à Port-au-Prince le 21 novembre 1933
Et j’ai grandi dans une famille très sensible aux arts. Après mes études secondaires j’entre à l'école normale supérieure, section mathématiques et physique. En 1964, contraint à l’exil, j’ai enseigné ces deux disciplines au Tchad. Depuis 1968, je vis au Canada où je poursuis ma carrière jusqu'en 1995, année où je prends ma retraite de l'enseignement pour me consacrer totalement à la peinture.
Ce qui caractérise ma peinture de c'est d'abord la couleur. Sur ma palette du peintre se retrouvent les mélanges les plus inattendus dans une gamme très étendue de tons et de nuances. Comme je l’ai dit, mes yeux ont gardé mémoire de l'Haïti de mon enfance.
Pour moi, l'aventure artistique est un véhicule extraordinaire. Elle me permet non seulement de créer, mais aussi d'explorer le monde en quête de découvertes, d'émerveillement et d'absolu. L'art est pour moi l'occasion de replonger dans mon enfance pour revisiter certains plaisirs tels les cerfs-volants. Les vêvês, dessins incantatoires du vodou haïtien, ont emprunté les ailes de ces objets volants. Cette union a donné naissance à toute une grande série de cerfs-volants peints où le vêvê occupe la totalité de l'espace picturale. Par la suite, une série de peintures sur toile et sur papier voit le jour.
Elle met en scène ces magnifiques dessins inventés pour représenter les dieux du vodou. Dans les Compositions sur vêvês, ces derniers sont représentés tantôt dans leur intégralité tantôt déconstruits et recomposés mais toujours reconnaissables car les attributs des dieux auxquels ils sont associés sont respectés.
Les dessins du vodou font un grand usage de formes géométriques. C'est comme si chacune d'elles avait une personnalité particulière liée à leurs propriétés intrinsèques.J’en ai fait un sujet d'exploration. Il en est résulté toute une série d'œuvres mettant en scène des ellipses, des quadrilatères, des cercles, des triangles, des cubes et même des lignes.
J’explore le mouvement par la danse. Elle est le lieu où le corps utilise tout un vocabulaire pour exprimer des sentiments: danser pour dire la tristesse, danser pour dire la tendresse, danser pour dire l'allégresse, danser pour dire l'ivresse. Cette incursion a produit des œuvres d'une grande beauté plastique.
À l'approche de la période carnavalesque, la confection de masque est une activité lubrique très courue par des enfants et même certains adultes. Celui qui porte le masque entre dans l'anonymat et en même temps, chez lui tout un champ de créativité est libéré. Les interdits tombent, l'inhibition disparaît.
C'est comme si l'individu s'était approprié les attributs du masque qu'il porte. Grâce à la pulpe de papier, un matériau flexible et polyvalent, recueilli sur les sentiers de la découverte, ce plaisir s'est renouvelé. J’ ai abondamment utilisé cette matière pour construire tout un corpus d'œuvres en bas relief comprenant des masques et des danseurs et pour fabriquer un papier dont la texture riche incite à la création.
Au cours de mes pérégrinations j’ai aussi rencontré des personnes merveilleuses qui m’ont entouré et accompagné sur le chemin de la création. Toutes ces acquisitions, toutes ces rencontres ont fortement imprégné ma conscience d'artiste et mon œuvre. Elles font désormais partie de mon bagage et continueront à alimenter mon feu.
J’ utilise plusieurs média : l'acrylique, le pastel les crayons de couleur, l'encre à l'eau, l'encre à l'huile dont la fluidité et la transparence confèrent une lumière particulière à la peinture.
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